La gangrène à l’hôpital de Gabegie

Il y a tout juste trente ans, dans l’organigramme de l’hôpital de la ville de Gabegie, il y avait un directeur, deux infirmières générales, et tout de suite après les surveillantes, responsables des services (puis les infirmières, les aides-soignantes et les agents de service hospitalier – Et les médecins, bien sûr, qui ont toujours constitué un corps à part).

Malade98 % des personnels étaient « au lit du malade » !

Aujourd’hui, à l’hôpital de Gabegie, il y a en plus 7 niveaux hiérarchiques et une foultitude de directions fonctionnelles qui emploient plusieurs centaines de personnes…

Tous ces administratifs apparus au fil du temps gèrent des procédures et autres protocoles et ceux qui s’occupent des patients sont, relativement, moins nombreux.

Ces administratifs ont-ils permis de soulager les opérationnels de certaines fonctions et d’améliorer le fonctionnement de l’hôpital et les soins aux patients ?

Pas vraiment !

En fait, les administratifs sont rarement recrutés pour leurs seules compétences ou l’utilité prévisible de leur fonction ; ils sont recrutés principalement pour servir de cour à des directeurs qui mesurent leur importance, non pas au progrès qu’ils pourraient apporter à la collectivité mais bien au nombre de personnes qui les entourent… et parfois qui savent les flatter. (C’est la particularité de la fonction publique dans laquelle les cadres ne peuvent évaluer leur mérite à un chiffre d’affaires ou un bénéfice et ne peuvent mesurer leur valeur – voire leur importance – qu’au regard du montant des dépenses qu’ils ont la capacité d’engager ou du nombre de personnes qu’ils dirigent)

Mais ces administratifs, trop nombreux, s’ennuient ! Alors, loin de faciliter la vie des opérationnels, ils assignent à ceux-ci des tâches supplémentaires : sondages, statistiques, rapports, etc. qui les distraient de l’attention au patient : Les surveillantes d’il y a trente ans passaient 98 % de leur temps de travail auprès des patients (c’était l’époque où le système hospitalier français pouvait se vanter d’être le meilleur du monde ; Il ne s’en vante plus trop aujourd’hui !). Les cadres hospitaliers (Le nom a changé entre temps, preuve que les administratifs sont très actifs) passent aujourd’hui l’essentiel de leur temps devant l’écran de leur PC à rédiger des rapports qui iront s’empiler sur les bureaux des administratifs et aussi, surtout, à organiser des plannings devenus ingérables depuis la mise en place des 35 heures : Gérer des sessions de 8 heures dans une journée de 24 heures – 8 x 3 = 24 – était cohérant… Mais des sessions de 7 heures…

Docteur

Mieux ils font des émules : Les jeunes qui sortent de l’école d’infirmier(e)s aujourd’hui n’ont plus, sinon la vocation, au moins l’envie « d’aider les autres » de leur anciens ; non, ils n’ont qu’un objectif : Passer le moins de temps possible dans les services de soins pour rejoindre le plus vite possible « les bureaux « (Où les 35 heures sont effectives).

Et quand le gouvernement, voyant le trou de la Sécu s’agrandir, incite le directeur à quelques économies, celui-ci supprime quelques postes d’opérationnels… Il ne va tout de même pas « tailler » dans sa cour !

Ainsi, le nombre de soignants diminue régulièrement – Et le mérite qu’ils ont de rester attentifs aux patients augmente d’autant – les administratifs sont toujours plus nombreux, et les patients… patientent… de plus en plus souvent dans les couloirs comme aiment à nous le montrer périodiquement les grandes chaînes de TV.

« Les Institutions sociales sont le résultat de l’action des hommes, mais non de leur dessein » (F-A Hayek) et l’action humaine, sans dessein, va vers toujours plus de complexité stérile… et fort coûteuse !

L’être humain, lorsqu’il est animé d’un dessein ou qu’il poursuit un but ou un objectif, voire un idéal, mieux quand il a une vision, cet homme peut accomplir de grandes choses ! Mais celui qui n’a pas de vision ne s’occupe que d’organiser au mieux son confort quotidien…

 

Lire aussi, de Simone Wapler : Quand l’hôpital public défie l’Etat

 

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